Les plantes et animaux tinctoriaux sont des plantes et animaux qui teignent, c’est à dire avec lesquels il est possible de communiquer aux diverses fibres textiles des couleurs durables.

Préparation des fibres

La laine : qu’elle soit en toison ou en écheveaux, la laine doit être tout d’abord lavée à l’eau douce, afin de la débarrasser de tout ce qu’elle contient (terre, paille, urine). L’idéal serait de pouvoir disposer tout le temps d’eau de pluie. Dans certains cas, on peut aussi avoir recours à un ruisseau.

Mordançage : opération préliminaire, la laine doit être préparée à recevoir la couleur.

Certains principes tinctoriaux ont une affinité chimique naturelle pour les fibres textiles animales ou végétales qu’elles teignent directement dans un bain de teinture tiède ou chaud.

Les mordants les plus courants sont :

l’alun : alun potassique : cristaux blancs transparents
le tartre ou crème de tartre : tartrate acide de potassium : poudre blanche
le cuivre : cristaux bleus.

Tous les bains de mordançage et de teinture se feront de préférence dans un volume d’eau suffisant pour que les fibres à teindre n’y soient pas tassées et puissent absorber uniformément les mordants et les principes colorants.

Il existe trois méthodes de mordançage.
I Mordançage avant teinture, dans un bain séparé.
Il permet de préparer à l’avance toute une série d’écheveaux mordancés avec des sels métalliques différents et d’appliquer ainsi la gamme de nuances que l’on veut obtenir à partir d’un seul bain de teinture.

II Mordançage simultané.
Il consiste à dissoudre le mordant choisi dans le bain de teinture chaud avant d’y ajouter la fibre à teindre.

III Mordançage après teinture et nuançage.
Il est possible d’intensifier et de nuancer une teinture en retirant momentanément du bain les fibres déjà teintes.

La teinture : il est nécessaire de broyer, piler, ou hacher finement les plantes fraîches, de réduire en poudre les plantes sèches, de concasser les écorces et de transformer les bois tinctoriaux en sciure ou en copeaux.

Macération
II est souvent utile de laisser tremper les plantes ainsi réduites dans un petit volume d’eau tiède pendant quelques heures, voire plusieurs jours.

Décoction
Après avoir ajouté un volume suffisant d’eau froide, chauffer ensuite doucement le bain de teinture jusqu’à ébullition, laisser de une heure pour des plantes herbacées tendres, à trois ou quatre heures pour les bois, écorces et lichens.
Le bain de teinture est ensuite passé, et, dès que sa température est redescendue à 40°, les fibres bien mouillées au préalable, peuvent y être plongées.

La teinture proprement dite se poursuit alors.
A chaud pour la laine : en élevant doucement la température jusqu’ à 95°et en maintenant le bain jusqu’à obtention d’une teinte.

La laine rincée et séchée est, en effet, toujours plus claire que dans le bain de teinture.
Pour que la teinture puisse imprégner également toutes les parties des écheveaux, il est nécessaire de remuer doucement mais fréquemment ceux-ci dans le bain de teinture.

Une fois la teinture terminée, on laisse généralement refroidir les écheveaux dans le bain de teinture où ils s’imprègnent encore de couleurs.

Pour sortir des écheveaux de laine d’un bain de teinture chaud quand on juge qu’ils ont pris assez de couleur, il faut penser à faire chauffer par avance un récipient d’eau pour y transvaser les écheveaux sans les faire changer de température.

La couleur de la laine n’est obtenue ici que par des fleurs, feuilles, écorces, et baies qui poussent dans notre région et sont reconnues « tinctoriales ».