La guerre des Gaules

Année 58 avant J.-C.

Campagne de César contre les Helvètes.

Craignant les Germains, les Helvètes brûlent leurs 12 oppida, leurs 400 villages et quittent la Suisse pour s’installer chez les Santons de Saintonge, ils sont accompagnés par les Boïens du Norique et d’autres peuples. César leur interdit de traverser le territoire des Allobroges qui fait partie de la Province. César les écrase près de Bibracte, la capitale des Eduens, dans le Morvan. 110 000 Helvètes sur 368 000 sont reconduits sur leur territoire. César oblige les Allobroges à leur fournir du blé pour passer l’hiver.

Campagne de César contre les Suèves

Les Eduens de Bourgogne et les Séquanes de Franche-Comté se plaignent auprès de César du joug que fait peser sur eux le germain Arioviste, roi des Suèves.

Le proconsul saisit le prétexte d’une invasion des Germains pour intervenir. Il fait échouer toutes les négociations et se prépare à la guerre. César bat les Suèves près de Mulhouse, les survivants franchissent le Rhin. César profite de cette victoire pour établir les quartiers d’hiver de ses légions chez les Séquanes afin de surveiller les peuples belges.

Année 57 avant J.-C.

Campagne de César contre les Belges

Bataille de l’Aisne

César provoque délibérément un conflit avec la confédération des Belges augmentée de Germains comme les Eburons. Il affronte l’énorme coalition des : Bellovaques, Suessions, Nerviens, Atrébates, Ambiens, Morins, Ménapes, Calètes, Véliocasses, Viromanduens, Atuatuques, Eburons, soit 326000 guerriers. Il aligne de son côté 32000 légionnaires et 18000 auxiliaires : fantassins numides, archers crétois, frondeurs des Baléares, et cavaliers gaulois de la Province et Eduens. La phalange belge rompt le combat qui tourne au massacre. César assiège les capitales de ces peuples qui font leur soumission. Les Lingons et les Rèmes fournissent des hommes et du blé à César.

Bataille du Sabis

César affronte une nouvelle coalition des Nerviens, Atrébates, Viromanduens et Atuatuques. La bataille très dure, reste longtemps indécise mais tourne en faveur du proconsul. Les Belges perdent 60000 guerriers.

Siège d’Atuatuca

Le siège de l’oppidum des Atuatuques, peuple descendant des Cimbres et des Teutons aboutit à une fausse reddition, qui se solde par une terrible défaite : 4000 morts et 53000 prisonniers qui sont vendus comme esclaves.

Le légat Crassus-le-jeune reçoit la soumission des peuples de l’Océan ; son collègue Galba subit une défaite dans les Alpes.

Année 56 avant J.-C.

Campagne contre les Vénètes

Le puissant peuple des Vénètes du Morbihan s’étant emparé d’ambassadeurs romains et réclamant la libération des otages livrés à César. César lance une campagne terrestre puis maritime dans le Golfe du Morbihan. Sa flotte détruit la flotte vénète immobilisée par l’absence de vent. La répression est terrible : le sénat vénète est exécuté en totalité et une partie du peuple vendue comme esclaves.

Campagne contre les autres peuples de l’Océan

Le légat Sabinus réussit à vaincre les Unelles du Cotentin, cette victoire entraîne la soumission des Aulerques, Eburovices et Lexoviens.

Campagnes de Crassus contre les Aquitains

Crassus soumet les peuples de l’Aquitaine, dont le territoire s’étend des Pyrénées à la Garonne, lors d’une série de batailles et de sièges et écrase une coalition des Aquitains et des Cantabres, venus d’Espagne.

Campagnes contre les Morins et les Ménapes

César ne parvient pas à venir à bout de la révolte des Morins et des Ménapes qui mènent une guérilla efficace.

Année 55 avant J.-C.

Campagne contre les Germains.

Deux peuples germains, les Usipètes et les Tenchtères ayant envahi le territoire des Belges, César intervient et les massacre. Il fait construire un pont sur le Rhin, ravage le territoire des Sucambres, qui ne proposent pas la bataille et lui-même refuse le combat avec les Suèves.

La première expédition en Grande Bretagne

César débarque dans l’île de Bretagne et remporte quelques succès militaires, les Bretons se soumettent puis reprennent le combat. César retourne sur le continent.

Année 54 avant J.-C.

La révolte des Trévires

Le chef Indutiomar soulève les Trévires de Trèves. César intervient avec 4 légions pour mater cette révolte qui a retardé son départ pour l’île de Bretagne.

La mort de Dumnorix

Le chef éduen Dumnorix refuse de s’embarquer pour l’île de Bretagne et fuit avec ses cavaliers. Il est tué par les Romains

Deuxième expédition en Grande Bretagne

César transporte son armée avec une flotte de 800 navires, remporte quelques victoires, puis affronte l’armée de Cassiuellaunos, qui utilise des chars de guerre. Le chef breton vaincu finit par se soumettre. Les Bretons ayant promis de payer un tribut, César retourne en Gaule.

La guerre d’Ambiorix, l’Eburon

Les Eburons ont repris la guerre contre Rome. Lors d’une embuscade, deux légats, Sabinus et Cotta sont tués, et Rome perd une légion et demie. Cette défaite cuisante rallie à Ambiorix, les Nerviens, les Atuatuques. César bat les Nerviens. Le trévire Indutiomar appelle les Gaulois à la révolte, les Sénons et les Carnutes le suivent. Le légat Labienus inflige une défaite aux Trévires, Indutiomar est tué.

Année 53 avant J.-C.

Expéditions en Belgique et en Germanie

César part à nouveau en expédition chez les Belges. Il convoque une assemblée de tous les peuples : seuls manquent les Sénons, les Carnutes et les Trévires. Il ravage le territoire des Ménapes. Labienus taille en pièces les Trévires. César obtient la soumission des Ubiens de Cologne fait construire un nouveau pont sur le Rhin, et promène son armée sur le territoire des Suèves qui refusent le combat.

Guérilla chez les Eburons

Les Eburons ont adopté une méthode de guérilla ; César y répond par une contre guérilla.. César invite les peuples gaulois à venir piller le territoire des Eburons ce qui provoque une incursion de Germains qui massacrèrent les légionnaires à Atuatuca. César ne pouvant capturer Ambiorix, fait arrêter et supplicier Acco, le chef sénon avant de rentrer à Rome.

Année 52 avant J.-C.

La révolte des Carnutes

Pendant l’hiver 53-52 av. J.-C. des conseils secrets sont tenus chez les Carnutes, les délégués des peuples prêtant serment sur les enseignes sacrées Les Carnutes massacrent les Romains de Cénabum (Orléans).

Vercingétorix s’empare de Gergovie, capitale des Arvernes

Vercingétorix, fils de Celtillos, chasse de Gergovie son oncle Gobannitio, chef du parti pro-romain chez les Arvernes. La révolte de la Gaule, générale selon César, allait s’étendre à d’autres peuples sous l’impulsion de Vercingétorix. César écrit : «Ses partisans le proclament roi. Il envoie des ambassades à tous les peuples : il les supplie de rester fidèles à la parole jurée. Il ne lui faut pas longtemps pour avoir à ses côtés les Sénons, les Parisiens, les Pictons, les Cadurques, les Turons, les Aulerques, les Lémovices, les Andes et tous les autres peuples qui touchent à l’Océan.» (BG, VII,4).

Lucterios

Les Cadurques de Lucterios ayant rallié les Rutènes indépendants, les Nitiobroges et les Gabales, lancèrent une attaque en direction de Narbonne qui allait provoquer le retour précipité de César depuis l’Italie. En plein hiver, à la fin février-début mars 52 av. J.-C. César se rend chez les Helviens, franchit les Cévennes enneigées, et marche avec ses légions sur le territoire arverne.

Vercingétorix attaque les Bituriges

L’armée de Vercingétorix rassemblée à Gergovie marche ver le nord et pénètre en territoire biturige, le Berry. Les Bituriges appellent les Eduens à l’aide, puis rejoignent Vercingétorix. Celui-ci va utiliser la tactique de la terre brûlée, il fait incendier les granges et les greniers abritant fourrage et vivres, pour affamer les légions, et mène une guerre de harcèlement. Privilégiant les attaques de cavalerie, il cherche à éviter au maximum les batailles rangées.

Le siège de Cénabum

En mars, César assiège Cénabum (Orléans), il prend la ville, la brûle et massacre la population carnute.

Le siège d’Avaricum

En avril, César met le siège devant Avaricum (Bourges),qu’il il finit par prendre : 40000 Gaulois y laissent la vie, le territoire des Bituriges est ravagé.

Gergovie

En mai, c’est au tour de Gergovie d’être assiégée, César connaît une défaite, il avoue la perte de 700 hommes.

Labienus emporte la victoire sur la coalition de l’Aulerque Camulogène, près de Paris.

Les Eduens se rallient à Vercingétorix qui convoque une assemblée des peuples à Bibracte.

Vercingétorix commande une armée de 80000 fantassins et 15000 cavaliers.

Au début de l’été, César n’a plus d’auxiliaires et de cavalerie, d’où le recours aux Germains, cavaliers et infanterie légère, à qui il donne des chevaux et une solde en pièces d’or.

César prend le chemin du sud avec ses légions : il se replie sur la Province.

Le combat de cavalerie

Vercingétorix engage un combat de cavalerie, qui tourne à l’avantage de César suite à l’intervention des Germains. Vercingétorix perd la moitié de sa cavalerie.

Alésia

Vercingétorix s’enferme à Alésia, (Alise-Sainte-Reine), la citadelle des Mandubiens, en Côte d’Or. Il renvoie sa cavalerie et demande la formation d’une armée de secours pour prendre les légions à revers. César, en général romain rompu à la guerre de siège, fait construire en un temps record, une immense et double ligne de retranchements : la contrevallation et la circonvallation. Le siège d’Alésia va se dérouler de la fin août au début octobre de 52 av. J.-C.

L’armée de secours

L’armée de secours est commandée par quatre chefs, l’Arverne Vercassivellaunos, les Eduens, Eporédorix et Viridomaros et le Belge Commios, roi des Atrébates ; l’ancien ami de César qui s’est rallié à Vercingétorix. L’effectif total de l’armée de secours, rassemblée sur le territoire éduen, se monte à 240000 fantassins et 8000 cavaliers, A cela s’ajoutent les 80000 guerriers enfermés dans Alésia. César dispose de 45000 hommes. A Alésia, la situation de l’armée de Vercingétorix est devenue très critique : la famine menaçant, les civils Mandubiens, considérés comme des «bouches inutiles» sont expulsés de leur propre citadelle et sont condamnés à mourir de faim entre les lignes. L’armée de secours arrive à Alésia au début octobre 52 av. J.-C. Dès son arrivée, elle engage le combat contre les Romains, les assiégés attaquant aussi. La lutte est acharnée, les combats meurtriers. Par deux fois, les Gaulois, bien près de l’emporter, échouent. Les Romains soutenus par la cavalerie germaine parviennent à tenir leurs positions. Un troisième assaut, que les deux camps pressentent comme décisif, se prépare.

Le dernier assaut

Vercassivuellaunos, parent de Vercingétorix, fait sortir de nuit 60000 hommes, les met en position à couvert derrière une colline au nord et attend. Il attaque à midi les positions romaines dans le secteur du mont Réa, la cavalerie et une partie de l’infanterie donnent l’assaut aux positions dans la plaine. En réponse, Vercingétorix lance ses troupes contre la contrevallation. Les Romains qui combattent les Gaulois sur deux fronts, commencent à faiblir. César envoie Labiénus pour soutenir ses légats attaqués par les troupes de Vercassivellaunos, puis les cavaliers germains. César engage lui-même le combat, revêtu de son manteau pourpre, jetant le reste de ses réserves dans la bataille. Le sort bascule en sa faveur. L’armée de secours, prise en tenaille entre les cohortes de Labiénus et les Germains, bat en retraite. «Le carnage est grand. Sédullus, chef militaire des Lémovices et leur premier citoyen est tué. L’Arverne Vercassivuellaunos est pris vivant tandis qu’il s’enfuit ; on apporte à César soixante-quatorze enseignes ; bien peu d’une armée si nombreuse rentrent au camp sans blessure.» (BG VII, 88) Le reste des troupes gauloises fuit, poursuivi jusqu’à minuit par les cavaliers germains, une partie échappe à la mort et regagne sa «cité». Le lendemain, c’est la reddition d’Alésia : les assiégés jettent du haut des remparts leurs armes ; Vercingétorix est livré à César avec les autres chefs. César épargne l’esclavage aux Arvernes et aux Eduens.

Année 51 avant J.-C.

Après Alésia, la guerre n’est pas terminée pour autant. César mène pendant toute l’année 51 av. J.-C, des opérations militaires contre les Bituriges, les Carnutes, les Bellovaques, ses lieutenants luttent contre les armées de l’Ande Dumnacos, du Sénon Drappès et du Cadurque Luctérios, du Poitou jusqu’à Uxellodunum, citadelle qui tombe à l’issue d’un siège terrible. César, joignant la cruauté au cynisme, épargne les vaincus : il se contente de leur faire couper les mains. Labiénus bat les Trévires et leurs alliés germains, capturant le chef Eduen Suros. César place à la tête des Arvernes, Epasnactos, «grand ami du peuple romain» qui livre le Cadurque Luctérios. Ambiorix, Commios l’Atrébate et Dumnacos partent pour l’exil. Drappès est capturé.

Vercingétorix est exécuté en 46 avant J.-C. au soir du triomphe de César..

Les pertes gauloises sont estimées entre 600 000 et 700 000 morts et autant de prisonniers voués à l’esclavage.

© Jean-Paul Brethenoux, le 31 07 2004.